"Rendez-vous aux jardins" suite...

Publié le par Frédéric L.

"Rendez-vous aux jardins" suite...

Le thème retenu cette année Les animaux au jardin invite à réfléchir aux rapports que l'homme entretient avec son environnement et avec la biodiversité. L'animal est une composante indispensable des jardins. Certains animaux peuvent être nuisibles (pyrale du buis, rongeurs, etc.) mais d'autres peuvent l'aider à entretenir le jardin (coccinelle, pollinisateurs, etc). Par ailleurs, les animaux peuvent être un élément d’ornement, comme le paon, ou un sujet récurrent de la statuaire.

Site dédié du gouvernement

Jardin aux succulentes du monde

Ouverture exceptionnelle du jardin botanique Aux Succulentes du Monde avec des visites guidées de 2 heures

Le jardin Aux Succulentes du Monde est un jardin privé, d'environ un hectare spécialisé dans les plantes vivant en milieu aride. Il présente une collection d'un peu plus de 1000 espèces comprenant des plantes succulentes des cactus des plantes xerophytes des arbres endémiques des bulbeuses des orchidées. Les origines du jardin remontent à environ quarante ans

Article de Jean-Philippe Lutton

Quelque part entre Saint-Pierre et le Tampon se cache une exceptionnelle collection de plantes succulentes. Derrière ce jardin botanique privé, se cache une histoire de famaille et de passionés,
qui ont commencé leur collection il y a une trentaine d’années.

Si vous n’y prenez pas garde, vous aurez vite fait de passer la journée, la nuit et peut-être plusieurs autres levers du soleil à discuter avec Rodolph Castillon. Gourmand de savoir, curieux de tout, il peut tout aussi bien vous parler des échecs, dont il fut un champion à 15 ans, de ping-pong, des groupes Yes ou King Crimson, leader de la musique progressive anglaise des années 70, voire de métal, sa musique favorite malgré ses dreadlocks qui le font d’avantage ressembler à un amateur de reggae. Pourtant, c’est dans le domaine des plantes que cet homme de 46 ans est le plus à l’aise. Il jongle facilement avec des termes comme «emicryptophyte», «crassulacées», «cyphostemma»...Il ne vous en met pas plein la vue. Il est juste comme ça : intellectuellement curieux et surtout pointu dans tout ce qu’il entreprend. C’est sans doute pour ça qu’il a brillamment repris les travaux de son père, Jean-Bernard, et constitué en 7 ans l’une des plus extraordinaires collections de plantes succulentes au monde. On n’exagère pas.  L’histoire débute il y a une quarantaine d’années en métropole. Jean-Bernard Castillon, docteur ès sciences en maths et pharmacien, se passionne pour les plantes. Le week-end, il emmène ses enfants à la recherche de plantes rares. Rodolphe est présent. Il vit avec curiosité la passion de son père sans être encore habité par le démon de la botanique.De retour à la Réunion, Jean-Bernard tombe amoureux des pachypodium et des Aloes. L’homme se taille une réputation de grands collectionneurs auprès des spécialistes. Il se fait également remarquer pour sa collection unique d‘orchidées malgaches qui sera laminée par le cyclone Firinga.  rechercher la plante rarePendant ce temps, Rodolphe est en métropole. Ingénieur agroalimentaire, il prépare de jeunes bacheliers à passer des concours. «Un boulot à la con, se rappelle-t-il. Je travaillais 55 heures par semaine et le week-end, je faisais du rock’n roll dans des salles du coin». Désormais, sa rencontre avec les plantes succulentes n’est plus qu’une question de mois.En 2004, il revient sur ses terres et reprend la collection de son père. 1 000 m2 d’un jardin botanique à l’abandon qu’il va transformer en quelques années en un magnifique jardin comptant 1500 espèces différentes de plantes succulentes. Des plantes gorgées d’eau habituées à vivre 8 à 10 mois sans pluie, et qui représentent aujourd’hui 80 % des espèces de zones arides de Madagascar. C’est unique au monde. «Ces dernières viennent de la collection de mon père, précise Rodolphe. Les autres je les ramène de mes voyages en Europe». Deux à trois fois par an, il sillonne le continent pour rencontrer des spécialistes et rechercher la plante rare. Il y a deux ans, il a même parcouru 20 000 kilomètres en trois mois et dormi quasiment tous les soirs dans sa voiture. Mais le résultat est là. Dans sa collection privée, il possède une rose du désert, découverte il y a moins de 10 ans en Tanzanie, une Dorstenia Gigo, endémique de Sumatra et «quasiment introuvable sur le marché international»; un flamboyant à fleur blanche, un minuscule pachypodium qui pousse sur un rocher et qui, à Madagascar, met une cinquantaine d’années pour être haut de quelques centimètres...Horticulteur professionnel, Rodolphe Castillon reproduit certaines plantes pour les vendre sur le marché local. Il vit à peine de cette activité dont il utilise les bénéfices pour enrichir sa collection personnelle. Alors, pourquoi court-il ? «Quoi faire de mieux sur terre ? répond-il. Dans deux cents ans, ce jardin existera toujours, et on entendra encore le nom des Castillon. Mais tout ça, c’est mon père qu’il l’a fait. Je ne fais que suivre» ■Jean-Philippe Lutton

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P
intéressant cordialement
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F
merci <br /> Cordialement